Le Pigeon (Die Taube) de Patrick Süskind



Genre: Récit psychologique
Lieu et date de parution : Zurich, 1987
Contexte : Écrasé par le succès de son précèdent roman, le best-seller international Le Parfum, cet ouvrage n'a pas suscité le même enthousiasme. Ce roman se situe pendant une période sombre : celle qui court de l’après-guerre à la fin de la guerre froide. Le protagoniste marqué par les horreurs de la guerre incarne ces personnes à tout jamais transformées par ces temps troubles et funestes .
Adaptation : Adapté au théâtre dans une pièce créée en 1993 à Londres.



Avant de commencer ma lecture : L'histoire d'un pigeon?  Un homme qui se ferait mener par le bout du nez par d’autres? J’avoue ne pas trop savoir à quoi m’attendre, j’en avais juste entendu parler une fois ou deux seulement. C’est donc dans l’inconnu que je me plonge.
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Jonathan Noël, un quinquagénaire bien rangé et solitaire, vigile dans une banque, approche tranquillement de la retraite. Toujours appliqué dans son travail, il n’a jamais commis de faute, en résumé un homme sans histoire. Mais voilà qu’un jour d’août 1984, sortant de son modeste, voire même très modeste appartement parisien, il croise le regard DU pigeon. Il n’a rien d’extraordinaire par rapport à ses congénères et pourtant ce dernier  va totalement bouleverser Jonathan. Encore sous le choc de cette effroyable rencontre, cet homme calme et routinier va vivre une journée tellement atroce, sans doute la plus horrible de sa vie, que même des envies de suicides lui viendront à l’esprit.
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Critique: Totalement surprise et captivée dès les premières lignes, je me suis trouvée face à un  livre vraiment très intéressant de par les différents aspects qu'il revêtait ,comme le style d’écriture, l’originalité de l'histoire en elle-même, le personnage de Jonathan dans toute sa complexité, ...

La description physique de ce pigeon est à faire peur. Le mot « rouge » revient souvent faisant référence à tout ce qui pourrait être sanglant . Il est fascinant de voir que l’œil du pigeon résume à lui seul toutes les peurs humaines. Oui, car c’est bien lui le coupable. C’est à cause de lui que Jonathan défaille, s’emballe, panique jusqu'à en perdre la raison. Ce  pigeon rencontré fortuitement dans le couloir va faire resurgir le passé douloureux du vigile, le conduisant à la déprime, à l'abattement total.

J’ai beaucoup aimé ce livre pour son écriture simple et épurée. Le roman est très court, une centaine de pages seulement. L’action est condensée sur une journée, peu de personnages en tout mais qui, au final, joueront tous un rôle dans la « chute » de Jonathan.

« Il était posé devant sa porte, à moins de vingt centimètres du seuil, dans la lueur blafarde du petit matin qui filtrait par la fenêtre. Il avait ses pattes rouges et crochues plantées dans le carrelage sang de bœuf du couloir, et son plumage lisse était d’un gris de plomb : le pigeon. »

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